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"The lovers are losing" (Keane)
24 octobre 2008
Où chouette, un concours philosophique
Quand on était jeunes et belles, on écoutait de la musique sur des K7 dans notre lecteur Sony gris, avec le petit micro attaché, et y'avait un type dedans, un type moustachu qu'on se disait qu'on l'épouserait jamais plus tard, un type qui professait et ça avait l'air vrai, que quand on aime une fois, on aime pour toujours. Francis Cabrel, ne me demandez pas pourquoi, avait l'air de dire toujours vrai, sur l'encre des yeux, sur les taureaux qui patientent dans la chambre noire, un peu moins je l'accorde sur la cabane au fond du jardin. Mais sur l'amour inconditionnel, le philosophe des ondes était sans pareil, et j'en convenais encore, il y a peu, en regardant mon gilet Comptoir des cotonniers élimé. Elimé et moi, qui l'adule toujours autant, malgré ces mailles qui partent de partout.
Il en va de même pour ce jean Used, celui qui me fait la silhouette de Gisele Bundchen mais qui du grand bleu vire au petit gris. Plus loin, de cette robe Isabel Marant, que je laisse flotter sans frotter dans son bain de peur de la fâner. De ces bottes imperméabilisées qui ne voient l'extérieur qu'en cas de grand soleil, soit à Paris une fois par mois. Bref, de toutes ces pièces qui me sont chères, des êtres, mes avoirs, et dont j'ai peur que l'âge, le temps, les gens, la guerre et l'apocalypse me privent un jour. Irremplaçables.
01:06 Publié dans My Life | Lien permanent | Commentaires (45)
"My kinda girl" (Keziah Jones)
22 octobre 2008
Où on revient aux fondamentaux, avec un soupçon de pipole pour faire bonne figure
Les perdants sont magnifiques, et ma perdante du jour encore plus. Lucky loser, Flore Mouren a raté d'un blond cheveu la consécration lors du concours de l'Atelier de la mode. Chez moi, elle est gagnante sur toute sa ligne. Elle gagne à ce que je vous reparle d'elle, de cette chouette collection automne-hiver 2009 d'Eple & Melk qu'il va falloir vous ruer dessus de toute urgence d'ailleurs.




02:00 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (18)
"Sometimes you can't make it on your own" (U2)
20 octobre 2008
Où ça fait du bien d'être seule à avoir raison ou à habiter dans le XVe, c'est selon
Permettez que je grille aujourd'hui. Pas de clope, je suis trop intelligente, pas de feu, je suis trop fauchée pour m'autoriser une voiture dans Paris, pas de pain, parce que j'ai pas la gueule d'un Moulinex avec ramasse-miettes. Non, aujourd'hui, je grille la politesse. Prem's, que j'ose. D'habitude, je suis toujours la dernière sur le mustave. Vous savez, cette pièce que vous trouvez dans les pages shopping de Elle, puis celles de Glamour, puis sur cette gourgandine aux lèvres glossées rue des Rosiers. Parce que je ne lis pas ces magazines quand ils sortent, je prends le wagon en marche, dans le meilleur des cas. Souvent, je le rate (le wagon). (Un exemple, vous voulez, plutôt que mes métaphores qui ne vous font pas préférer le train, apparemment). (Je m'exécute). Le keffieh Marant donc, il est passé par ici, il n'est pas passé par moi, ou ces fichues saperlipopettes ballerines à brides montantes Chloé, ou le pantalon carotte, ou le foulard léopard (dans ce dernier cas très précis, je le confesse sur le dernier album de Cold War Kids, c'était délibéré de ma part.) Bref, le Prem's, SNCFranchement jamais.
Il en est encore ainsi de la désormais culte chemise à carreaux Sandro. Oui, et je vous l'annonce pour l'avoir vue de mes yeux ce samedi, elle existe maintenant en gris et elle bucheronne la modeuse encore plus. Mais le prix est resté le même, on n'est pas chez Bambi au pays de Pocahontas mais dans le Sentier (lumineux, sur ce coup-là) :



Logiquement, vu que je ne suis pas une flèche, cette pièce n'aurait jamais dû atterrir dans ma penderie. Mais habitant dans le très familial XVe arrondissement, où la plupart des individus de sexe féminin se précipitent davantage chez Okaïdi ohblada et autre Petit Bateau, le Comptoir des Cotonniers affiche toujours complet. Même en cette période de "déferlante fashion bûcheron canadien, moins la barbe". C'est comme cela que ce samedi, outre une grasse matinée, un ménage longtemps envisagé et planifié avant d'être considéré comme aussi urgent que le départ de Laurence Ferrari du 20h, j'en suis venue à me poser cette question hautement philosophique : avec ou sans ceinture ?
Franchement, ne prenez pas le peine de me dire si oui ou non, c'est le ticket gagnant. On n'en est plus là, vous et moi. Pas de chichi, pas de première ni de seconde, rien que de la classe. Que ceux qui m'aiment prennent le (même) train.
PS : une tunique Isabel Marant toute aussi culte ici ...
01:08 Publié dans Mustave | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : comptoir des cotonniers
"Cold blue steel and sweet fire" (Joni Mitchell)
15 octobre 2008
Où on va se serrer tout près, se tenir bien chaud, bref on va sortir couvert(e)s
Quand la bise serait venue, je m'étais promis d'en parler. J'avais noté ces quelques lettres sur un papier blanc, j'avais gardé en tête quelques formes, la douceur d'une maille, et puis ce sourire. Warmi. Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas tartiné deux pages de compliments dégoulinants sur un jeune créateur, au moins trois mois, on pensait porter encore de la spartiate et se friser les cheveux sous le soleil de Saint-Rémy de Provence en ce temps-là, on riait, il faisait chaud. C'était bien. Ca va être mieux, tout de suite, vous allez voir, malgré ce 15°C entre deux moche et ce téléphone qui ne sonne pas, ce boss qui hurle et cette casserole qui déborde. Grâce à elle.

Sylvia Sanchez, la dame qui vous réchauffe le coeur là tout de suite, a tout compris : elle dit dessiner des objets plus que des vêtements. Donc, un bonnet, un cache-coeur, une simple paire de mitaines sur nous deviennent oeuvres d'art. Numérotées. Limitées à 300 exemplaires. Je sais pas vous, ça me fait direct chaud au coeur. Je me sens importante, avec le n°288 sur le dos, c'est fou.




PS : un sac Erotokritos culte sur La Solderie.
02:22 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : warmi, maille, esprit vinyle, gas
"I'll kill her" (Soko)
13 octobre 2008
Où il sera question d'Afghanistan, d'Espagnols, mais rien de bien guerrier rassurez-vous
J’ai posé un gros lapin à la tendance lourde de cette rentrée. Vous me voyez arriver, avec mes gros sabots (fourrés), vous avez compris. Le gilet en fausse fourrure. On le voit de partout. Maje, Swildens, Sandro, Zara, tout le monde s’y est mis, avec plus ou moins de bonheur. J’en ai vu des longs, des courts, des marron et des blancs, mais rien n’y a fait. Stop à la moumoute d'épaules. Pourtant, Dieu sait que j’aime les gilets. J’en mets à toutes les sauces, même. Alors, parce que si ça se trouve, et c’est sûrement le cas, je parle à des filles qui en ont un dans leur penderie et qui vont plus venir ici et je vais perdre du lectorat, mon amour-propre, ma maison, mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs, oh oh, je vais m’abstenir de dire que c’est moche. Hein. Trop bonne. Parce que j’aime bien me la raconter, en trois parties, trois sous-parties, surtout, je vais vous montrer la seule concession que j’ai accordé à ce must-have : le gilet à peau laineuse et capuche fourreuse. Une espèce hivernale rare, repérée il y a un mois dans les Zara de la capitale, et totalement éteinte depuis. En beige, en gris. Si vous avez un beige L en votre possession, mailez-moi. Wanted.
Et parce que le Beau existe intrinsèquement, c’est pas moi c’est Platon qui l’a dit, je me sens obligée de vous mettre sur le chemin de la Lumière. Le beau, c'est pas les affreuses sous-peaux de lévriers afghans qu'on dirait que Pollux * est passé à la tondeuse de Pépé le moqueur. Le beau, c’est les gilets de Laurence Heller. La spécialiste du gros veston afghan - le vrai qui pue garanti 0% polyester -une rédactrice de mode qui a rudement bien fait d'arrêter de nous causer régimes et slim bleachés. Dès qu'on regarde ailleurs, regarde-moi ce qu'on y trouve :

Gilet Laurence Heller, photo Shoppingparismode
Gilets dispos également au Bon Marché et au Printemps Haussmann
L’Afghanistan, ça me parle depuis que j’ai pondu un mémoire de science politique sur la condition de la femme pachtou depuis 1959*². Dans ce pavé indigeste, j’y parlais surtout tchadri, pas gilet top mode. Que voulez-vous, à une autre époque j’étais intelligente, je pensais que l’amour c’était vachement bien, et j'anonnais à mes parents ébaubis que je représenterai un jour la France aux Nations Unies. Illusions perdues depuis. Y’a rien à dire, aujourd’hui, je suis de mauvais poil.
* Le chien du manège enchanté, ignares.
*² J'vous jure c'est vrai
05:00 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (23)
"Something is not right with me" (Cold War Kids)
10 octobre 2008
Où je reprends le blog à cloche-pieds
En un mois, il s'en est passé des choses, des jolies et des moins, et moi et moi et moi. Le monde a trouvé le moyen de se payer une crise financière, Nicolas et Carla de se payer une séance photo avec Annie Leibovitz, et moi une double paire de bottes. Entre trois cartons, trois semaines pour monter une étagère Ikea (véridique, mon ouvrier afghan recruté sur petite annonce peut en témoigner et sa perceuse aussi), trois hectolitres d'oranges pressées Monoprix, j'ai eu le temps de me rendre compte qu'il existait une perfection de bottes en cette rentrée.
Et cette découverte ne s'est pas faite sans larmes, car j'ai aussi enfin assumé, sous l'oeil d'une vendeuse, que les santiags n'étaient pas faites pour mon 41. Imaginez le choc, une métaphore vite, comme si comme si... Comme si on vous disait que vous étiez interdite de mascara à vie. Le classique, l'indémodable. La santiag', ce Graal que toutes les rockeuses mettent par dessus jogging pour le pain aller chercher. Cet état de grâce m'est définitivement prohibé, "sois sage ô ma douleur et tiens toi plus tranquille". En passant par Baudelaire avec mes sanglots, Lou Doillon, tu m'expliqueras comment tu fais, ou comment tu t'en fous de tes panards de five kilometers long. Prête-moi de ta nonchalance, Birkin'girl, five seconds, please. Alors, rue des Canettes, le coeur dans les talons, je pensais que plus rien (Isabel Marant exceptée, mais on ne parle pas de Dieu ici) ne me botterait. Jusqu'à trois vitrines plus loin. Coeur d'artichaussée, Galliane :
00:02 Publié dans My Clothes | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : mellow yellow
"Back for good" (Take That)
00:26 Publié dans My Life | Lien permanent | Commentaires (13)