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"Cold blue steel and sweet fire" (Joni Mitchell)
15 octobre 2008
Où on va se serrer tout près, se tenir bien chaud, bref on va sortir couvert(e)s
Quand la bise serait venue, je m'étais promis d'en parler. J'avais noté ces quelques lettres sur un papier blanc, j'avais gardé en tête quelques formes, la douceur d'une maille, et puis ce sourire. Warmi. Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas tartiné deux pages de compliments dégoulinants sur un jeune créateur, au moins trois mois, on pensait porter encore de la spartiate et se friser les cheveux sous le soleil de Saint-Rémy de Provence en ce temps-là, on riait, il faisait chaud. C'était bien. Ca va être mieux, tout de suite, vous allez voir, malgré ce 15°C entre deux moche et ce téléphone qui ne sonne pas, ce boss qui hurle et cette casserole qui déborde. Grâce à elle.

Sylvia Sanchez, la dame qui vous réchauffe le coeur là tout de suite, a tout compris : elle dit dessiner des objets plus que des vêtements. Donc, un bonnet, un cache-coeur, une simple paire de mitaines sur nous deviennent oeuvres d'art. Numérotées. Limitées à 300 exemplaires. Je sais pas vous, ça me fait direct chaud au coeur. Je me sens importante, avec le n°288 sur le dos, c'est fou.




PS : un sac Erotokritos culte sur La Solderie.
02:22 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : warmi, maille, esprit vinyle, gas
"I'll kill her" (Soko)
13 octobre 2008
Où il sera question d'Afghanistan, d'Espagnols, mais rien de bien guerrier rassurez-vous
J’ai posé un gros lapin à la tendance lourde de cette rentrée. Vous me voyez arriver, avec mes gros sabots (fourrés), vous avez compris. Le gilet en fausse fourrure. On le voit de partout. Maje, Swildens, Sandro, Zara, tout le monde s’y est mis, avec plus ou moins de bonheur. J’en ai vu des longs, des courts, des marron et des blancs, mais rien n’y a fait. Stop à la moumoute d'épaules. Pourtant, Dieu sait que j’aime les gilets. J’en mets à toutes les sauces, même. Alors, parce que si ça se trouve, et c’est sûrement le cas, je parle à des filles qui en ont un dans leur penderie et qui vont plus venir ici et je vais perdre du lectorat, mon amour-propre, ma maison, mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs, oh oh, je vais m’abstenir de dire que c’est moche. Hein. Trop bonne. Parce que j’aime bien me la raconter, en trois parties, trois sous-parties, surtout, je vais vous montrer la seule concession que j’ai accordé à ce must-have : le gilet à peau laineuse et capuche fourreuse. Une espèce hivernale rare, repérée il y a un mois dans les Zara de la capitale, et totalement éteinte depuis. En beige, en gris. Si vous avez un beige L en votre possession, mailez-moi. Wanted.
Et parce que le Beau existe intrinsèquement, c’est pas moi c’est Platon qui l’a dit, je me sens obligée de vous mettre sur le chemin de la Lumière. Le beau, c'est pas les affreuses sous-peaux de lévriers afghans qu'on dirait que Pollux * est passé à la tondeuse de Pépé le moqueur. Le beau, c’est les gilets de Laurence Heller. La spécialiste du gros veston afghan - le vrai qui pue garanti 0% polyester -une rédactrice de mode qui a rudement bien fait d'arrêter de nous causer régimes et slim bleachés. Dès qu'on regarde ailleurs, regarde-moi ce qu'on y trouve :

Gilet Laurence Heller, photo Shoppingparismode
Gilets dispos également au Bon Marché et au Printemps Haussmann
L’Afghanistan, ça me parle depuis que j’ai pondu un mémoire de science politique sur la condition de la femme pachtou depuis 1959*². Dans ce pavé indigeste, j’y parlais surtout tchadri, pas gilet top mode. Que voulez-vous, à une autre époque j’étais intelligente, je pensais que l’amour c’était vachement bien, et j'anonnais à mes parents ébaubis que je représenterai un jour la France aux Nations Unies. Illusions perdues depuis. Y’a rien à dire, aujourd’hui, je suis de mauvais poil.
* Le chien du manège enchanté, ignares.
*² J'vous jure c'est vrai
05:00 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (23)
"Something is not right with me" (Cold War Kids)
10 octobre 2008
Où je reprends le blog à cloche-pieds
En un mois, il s'en est passé des choses, des jolies et des moins, et moi et moi et moi. Le monde a trouvé le moyen de se payer une crise financière, Nicolas et Carla de se payer une séance photo avec Annie Leibovitz, et moi une double paire de bottes. Entre trois cartons, trois semaines pour monter une étagère Ikea (véridique, mon ouvrier afghan recruté sur petite annonce peut en témoigner et sa perceuse aussi), trois hectolitres d'oranges pressées Monoprix, j'ai eu le temps de me rendre compte qu'il existait une perfection de bottes en cette rentrée.
Et cette découverte ne s'est pas faite sans larmes, car j'ai aussi enfin assumé, sous l'oeil d'une vendeuse, que les santiags n'étaient pas faites pour mon 41. Imaginez le choc, une métaphore vite, comme si comme si... Comme si on vous disait que vous étiez interdite de mascara à vie. Le classique, l'indémodable. La santiag', ce Graal que toutes les rockeuses mettent par dessus jogging pour le pain aller chercher. Cet état de grâce m'est définitivement prohibé, "sois sage ô ma douleur et tiens toi plus tranquille". En passant par Baudelaire avec mes sanglots, Lou Doillon, tu m'expliqueras comment tu fais, ou comment tu t'en fous de tes panards de five kilometers long. Prête-moi de ta nonchalance, Birkin'girl, five seconds, please. Alors, rue des Canettes, le coeur dans les talons, je pensais que plus rien (Isabel Marant exceptée, mais on ne parle pas de Dieu ici) ne me botterait. Jusqu'à trois vitrines plus loin. Coeur d'artichaussée, Galliane :
00:02 Publié dans My Clothes | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : mellow yellow