12 juin 2008
"Supernatural superserious" (REM)
Où je reviens à mes premières amours, le jeune créateur
En cherchant un titre à cette note, j'ai évidemment pensé à "Marine", de Diam's, mais non, c'était pas le bon titre, pas la bonne chanteuse (elle chante, Diam's?), pas le bon titre pour la bonne fille dont je vais causer aujourd'hui. Cette fille est brune, elle rigole, elle sourit, elle est sérieuse, elle se prend pas la tête, elle sert du thé dans de grands verres en céramique, elle re-rit, elle est vraiment nature, elle re-sourit, elle bidouille des bijoux. Voilà, on y arrive, j'arrête de vous parler de la fille, je vous parle maintenant de la créatrice. Marine de Diesbach. Age : euh, on dit âge? Disons, une belle trentaine. Profession : hier attachée de presse dans la mode, aujourd'hui bijoutière. Ca me plaît, bijoutière, parce qu'il y a le côté artisan, et depuis que j'ai vu tous les petits pots, pinces, et autres instruments de torture dans son atelier, je me dis qu'elle aurait pu être forgeronne, ferronnière, bref, elle a ce qu'il faut dans les mains, et aussi dans la tête.
Marine de Diesbach m'a acheté un top Isabel Marant sur Ebay, et comme la nature est bien faite, et comme le monde est petit, je me suis aussitôt proposée de lui remettre en mains propres dans son atelier. Le temps de papoter dix minutes, qu'elle me raconte qu'elle crée depuis cinq ans environ, et qu'elle a la chance d'être distribuée dans les boutiques Maje. Forcément, ça aide. C'est un peu comme si Vogue reprenait chaque mois une de mes chroniques, vous voyez ? Non, vous voyez pas, personne ne voit, même Carine R. ne voit pas. Encore. Mais Carine R. serait bien inspirée de glisser quelques perles Marine dans ses shootings mode. Genre ça :
Marine a un soudeur très sympathique, une emailleuse je vous en parle même pas (enfin si, encore une expression toute faite), et puis elle sait dénicher le truc qui fera mouche au tour de votre cou, comme ces têtes originales de vieux poupons. Il fallait la voir, aussi, avec ses petites billes en verre chipées à sa copine décoratrice de mariage. Elle savait pas encore quoi en faire, Marine, elle allait voir. Sur sa collection printemps-été 2009, elle pensait, elle pensait. Alors, parce que je suis une véritable perle, et polie comme pas deux, je l'ai laissée dans ses bulles.
Marine de Diesbach est disponible ici : - Boutiques Maje - Matières à réflexion (Paris) - Franck & Fils (Paris) - Titre (Marseille) - Un temps d'avril (Nice) - Maison de mode (Lille) - Pêle-Mêle (Strasbourg) - Héroïnes (Paris, rue des Rosiers) - June & Jim (Paris, rue de Rochechouart) - http://www.monshowroom.com/
01:10 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (48) | Tags : marine de diesbach, bijoux
05 mai 2008
"Everybody's gotta learn sometime" (Beck)
Où j'ai 26 ans et je radote, mais c'est pour la bonne cause
Somewhere over the rainbow, dans un pays de maille douce et de petits canards, Charlotte Sometime officie avec ses doigts de fée. Souvenez-vous, je vous ai déjà parlé de la demoiselle sans la connaître, il y a quelque temps, vous vous souvenez bien sûr, les posts passent sur vous comme le temps sur le visage de Catherine Deneuve. Ils laissent des traces. Trêve de grande Catherine, revenons à la petite Charlotte qui, du haut de ses 26 ans, se taille une jolie place parmi les jeunes créateurs qui montent. "Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours", professait le sage poète d'Astafort. Pour toujours, j'aime Sometime.
L'hiver, elle tricote des pulls et des mitaines en passe de devenir mythiques aux bras des Parisiennes. Même qu'elle annonce déjà plein de couleurs pour les prochains frimas, mais vous vous en fichez sûrement, vous voulez voir du léger. Jamais aux fraises, Charlotte a tout prévu avec une série limitée de blouses, robettes, gilets pour bien passer l'été :
Oui, c'est frais et poétique. Le site Shoppingparismode ne s'y est pas trompé, en sélectionnant sa collection printemps-été aux côtés d'April, May, Ba&sh et autres Swildens. Et pour les plus petits budgets, Charlotte solde ses anciennes créations, parmi lesquelles cette blouse Liberty parfaitement dans l'air du temps, sur le site Ohipa :

Mais je vais arrêter ici et là. Assez de fleurs et de flonflons pour la demoiselle, qui en sera gênée, je la connais. Les photos de ses créas parlent mieux d'elle que mes ritournelles. Alors, comme pour les autres, je lui souhaite plein de belles collections, encore, au pays de la maille douce et des petits canards. Charlotte Sometime. Charlotte Forever.
01:20 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : charlotte sometime, blouse, babydoll
07 avril 2008
"Hollywood" (Madonna)
Où il faut enlever les talons, les paillettes, et reprendre la vie comme avant
Edit : et dire que la demoiselle dont je vous parle aujourd'hui m'annonce qu'elle sera distribuée chez Colette, l'hiver prochain...
Ne cherchez pas Claire Pain au pays du "sautoir macaron", comme moi, elle en a fait une indigestion. Pourtant, la jeune dame crée des bijoux, a du succès, toujours pas de pétrole mais bien des idées. Cette créatrice de l'Est parisien m'avait broché un coin cet hiver avec ses épinglettes sous forme de cailloux. Elle m'a définitivement scotchée il y a peu, en m'avouant avoir baptisé sa toute première collection "Tea time with Camilla Parker-Bowles". Je clape. En citant Bernhard Willhelm, KTZ ou Tsumori Chisato parmi ses influences. Je bisse. Claire Pain, j'écris donc ton nom avec un grand sourire au coin des lèvres et des grosses lunettes vintage plein la tête (Cutler & Gross, soyons mêmes folles et secrétaires perverses, la mode veut ça). Les mêmes qu'elle glisse cet été, malicieusement, dans sa nouvelle collection. Vestiges, sans doute, de ses virées à Portobello Market et Spitterfield, à peine affranchie de ses études de style, quand le London Calling prit le dessus sur la pile de factures à régler. Première collection, été 2006. Depuis, Claire Pain crée, va et vient, entre univers polaires et familiers bestiaires.

La collection de cet été, "Everybody comes to Hollywood", nous emmène au volant de la Porsche Spyder de James Dean, laissez-moi rêver laissez-moi. Il y a perdu la vie, moi j'y perds simplement la tête. Icônes perdues en médaillon, noeuds moirés de pin-up désincarnées, pimp my ride.

Cet hiver, c'était ambiance résolument polaire et électrique. Ses diamants strassés bruts auraient réchauffé n'importe quelle robe de laine.


Et pourquoi je vous parle de ses vieilles collections, franchement, si on ne peut plus les trouver à Paris comme à Grigny ? Parce que vous avez tout faux. On peut les trouver. Ici. A prix soldés (30 euros en moyenne). Avec frais de port GRATUITS. Et la collection été aussi, ben voyons. Paris speaking to London Calling : Claire Pain, ma mie, tu as décidément tout compris.
02:59 Publié dans Jeune créateur deviendra grand | Lien permanent | Commentaires (42) | Tags : claire, pain, hollywood