06 mars 2008
"Dès qu'j'te vois" (Vanessa Paradis)
Il ne lit pas Elle, Femme Actuelle, 20 ans, Jeune et Jolie. Il n'est pas styliste, photographe, encore moins sartorialiste. Le sarouel, le keffieh, la blouse madras et le blazer, il en est vite blasé. Mais il sait écouter, quand une grande fille bougonne à son ordi, devant une énième enchère perdue, il me faut un trench mastic, il me faut un trench mastic. Lui, mon Brun, mon critique d'amour et de mode et depuis peu, mon Trench Doctor.
Dire que le trench sera à la mode cet été, voilà limite un Burberrysme. Le trench ne se démodera jamais, tel l'olive noire sur la pizza aux anchois, ou l'imprimé ringard sur le manteau de Carla. Tant et si bien que dans tous les défilés, catalogues, photoshoots, il réapparaît invariablement, toujours aussi beige et bien coupé. Alors, tandis que chacun cherche son chat et chacune cherche sa parka (courte et sport), moi, je rêve de guinche en trench, sous une tonnelle, avec Fonelle. Un énième tee-shirt blanc tricoté sur ma peau, un jean evasé bleu menthol, de la sandale juste ce qu'il faut de compensé, et Johnny Jane en fond sonore. Jane Birkin était l'égérie automne-hiver de la Redoute, l'Iron d'elle me fera mon printemps. A force de voir ci et là, au gré de cette fashion week, de l'imper et passe, me voilà imper-malléable à merci.


Fallait pas croiser mon chemin, être beige et vaguement ceinturé, ces derniers temps. Mon oeil trenchant n'épargnait rien, mon bras arrachait les malheureux des portants pour les reposer, un peu plus tard, après examen. Sous toutes les coutures.
Chez Gap ...
Et puis une grande boîte, un certain 27 février dernier pour une certaine occasion, venant d'un certain Brun. Note pour plus tard : l'habitus, ça marche même pour obtenir un trench. Bourdieu devait s'en cogner autant que de son premier Poche, mais moi, ça me va.
Il n'y a pas de mystère : "mais pourquoi tu l'as acheté?", que je demande, naïve.
"Parce que dès que je te vois avec, j'ai envie de te l'enlever". Mesdames, cela ne marche pas avec la chemise de bucheron, la tunique de népalaise ou le sarouel, pièces pourtant hautement indispensables cette saison. Le Trench Doctor a sa spécialité. N'allez pas en faire un généraliste.
03:59 Publié dans Mustave | Lien permanent | Commentaires (63) | Tags : trench, mastic, comptoir des cotonniers, burberry, veste
25 février 2008
"Doctor, Doctor" (The Who)
Ou "La main tendue", célèbre rubrique du cultissime Femme Actuelle, revue (chère à Violette) et corrigée, façon "kif kif demain"
La CNIL n'est pas encore au courant, Christine Ockrent et France Monde non plus, mais ça ne saurait tarder. Le dossier du jour : lesgrandesfillesmodeles@gmail.com. De quoi on s'mail ici, franchement, vous pourriez pas deviner. Des courriels pour aller à une soirée de Saint Valentin entre Faceboucs à lunettes, d'autres pour parler d'un lisseur de cheveux révolutionnaire dont moi et ma pelade serions les ambassadrices rêvées, et puis il y a ça :
"Slu Galiane, tu soré pas ou trouv dé bottes d'été gri pas cher? Tx, té tro bel." (Nous ne garantissons pas l'exactitude de la dernière phrase, toute déviance par rapport à des propos réellement tenus ne serait que pure évidence).
En jeune femme lettrée et pis solaire, je me mets en quête d'aider cette fille perdue, cheveux gras, sur le long chemin de la mode. Illico texto.
D'abord, de koitesse en retourne-t-il exactement? Cette jeune bitch égarée maîtrise parfaitement l'idée qu'il faut porter des bottes cet été sinon rien, mais ne sait pas conjuguer le verbe savoir à la 2e personne du singulier au conditionnel. Une seule explication : elle achète Glamour, mais elle ne regarde que les photos. Diagnostic établi.
Donc, la botte d'été. Schématisons le problème : elle va avec tout. Votre legging que vous refusez d'abandonner, votre jupe taille haute qui vous colle au bourrelet, votre slim qui fait de la résistance, votre robe courte qu'elle rallonge immédiatement. Elle est comme l'eau, claire comme l'eau vive (Guy B., éponyme), sinon c'est une botte d'hiver. Pratique, elle vous évite aussi de vous manucurer l'orteil avec le Blue Satin qui est pas satin mais noir, à ce qu'il paraît. Je balance pas, je renseigne.
Voilà pour la théorie, passons à la pratique.

Le modèle D Co Copenhagen, la grande classe. On regarde juste, on achète pas. Il est trop foncé, et cher.

Le modèle Comptoir des Cotonniers printemps-été 2008. Pas très printanier avec son gris foncé, et puis trop facile.
Chez Jonak aussi, y'a de la botte des foins, grise, pour 129 euros. Et enfin, il y a Nadja. Surréaliste de beauté, André Breton ne l'aurait pas reniée, d'ailleurs. Son père? André, je viens de vous le dire. Son prix? 89 euros.

Nadja prise à revers

Nadja prise au débotté

Nadja pend ses jambes à mon cou, et le chat Vanessa Bruno (gris, sans plis, ne fait pas caca, bref aseptisé)
n'en croit pas ses yeux : du gris souris !
Ce gris sourit parfaitement à la vie, aux arbres qui bourgeonnent et aux adolescentes en fleur. Autant dire que je me suis sentie carrément concernée, moi qui vais fêter tout bientôt mes 26 printemps.
PS : 100% "Quotons" pour finir, Bénétie (vendredi) : "Mais pourquoi tu as laissé l'étiquette sur tes camélites, Gal? " Examiné (les low-boots). Ecouté (Ava). Ramené (Zara). Tu as donc la réponse et le prénom de ma nouvelle camarade de je juste au-dessus.
04:20 Publié dans Mustave | Lien permanent | Commentaires (61)
12 février 2008
"White tee-shirt" (Micky Green)
Où je n'irai pas vous faire croire qu'on peut mettre le tee-shirt blanc sans soutif
Ma semaine du blanc, ça fait des mois qu'elle dure.
Même que, malgré mon intelligence arty ficelle, je n'ai toujours pas compris comment les tee-shirts blancs se dessinent tous seuls dans le clip de JUSTICE. Do the Di Hey En Ci i, OK, mais do comment le ticheurte, ça, ils vont pas m'aider.
Même que je pousse les radiateurs à fond au boulot pour pouvoir débarquer en teetee - gilet, et que les filles en pull mohair vont en cachette se remettre de l'Obao aux toilettes. Je pourrais, tout quitter, quitte à faire démodée (Michel D., Pour un flirt), pour un tee-shirt blanc. Mais pas n'importe lequel. Un tee-shirt blanc avec un joli dessin dessus (allitération en "s", pour les littéraires).
Alors, d'abord, mon rêve, ce serait un long tee-shirt blanc mou du cou imprimé d'une Garancerie . Mais les rêves, je les fais la nuit, et la nuit je mens, c'est bien connu. Et le jour, je repère. Y'a bien une créatrice qui dessine aussi bien que je danse le tamouré, c'est Lovisa Burfitt. Lovisa est rock, Souediche basée in Paris, et distribuée chez Colette. Mais Colette, elle habite à l'autre bout de Paname, et on est pas super keupines. Donc, Lovisa, à moins que tu aies besoin d'un modèle gratuit pour tes futures créas, je me contente de regarder tes oeuvres :
Ouais, toute ressemblance avec Jane B., la reine du loose, n'est pas purement fortuite
Copyright Lovisa Burfitt
Les créas de Lovisa Burfitt, ça ressemble aussi à un pantalon taille haute tout bonnement canon
Puis, j'ai mis mon nez dans les affaires d'une autre, Esther Perbandt qu'elle s'appelle. Une Berlinoise qui aime le white and black, et le tee-shirt blanc imprimé. Une grande amie, donc.
Photos Esther Perbandt. Disponible au 107 Rivoli (Paris)
Enfin, je suis revenue à la facilité. J'avoue. Mea-culpa, la grande Zoa avec ses grands jeunes créateurs est allée chercher dans la grande distribution son petit ticheurte long comme il faut, dessiné comme il faut, et que bientôt elle verra sur toutes les poitrines de Paris. Et elle vous le montre, pour la peine (qu'elle vous fait).
Tryptique façon Hans Holbein le Jeune, pour vous présenter le modèle "Bulle" de chez ... Maje
Oh di dou di dou di dou da, j'aime la tee-shirt sans accessoire, cheveux longs filasse et frange épaisse, yeux rimmelés et bouche nude. Jane B. sera d'accord avec moi. A porter avec soutif, mais sans seins, si possible.
04:56 Publié dans Mustave | Lien permanent | Commentaires (56)