29 janvier 2009
"Fille à problèmes" (Alister)
Où une grande chaîne de l'espoir, chaque mercredi, pour toi plus moi et tous ceux qui sont seuls (sauf Grégoire)
On ne naît pas Roland Barthes, on le devient. Je me disais ça, l'autre soir, le regard perdu à l'arrêt de bus, tandis que le petit Grégoire jetait cruellement la sucette de sa soeur Noémie dans le caniveau. Ne me demandez pas le rapport, il n'y en a pas, si ce n'est qu'on pourrait développer une petite mythologie en trois volumes sur la cruauté des enfants entre eux, ou la vacuité des émissions d'Arthur, tout dépend le temps dont on dispose. Moi, ici, je parle chiffons, pas le temps de se chiffonner l'esprit donc avec de la philosophie de Terminale. Soit. Mais il ne se passe pas une semaine sans qu'un objet de mode ne me prenne la tête, ne m'obture l'esprit, au point que je ne veuille lui consacrer une thèse, comme la DS, Greta Garbo ou le catch ont pu inspirer Roland. (Dix lignes passées ensemble, et nous voilà intimes. C'est OK, c'est Barthes, c'est in. Hum).
Et tant qu'à en parler en 20 pages, autant que cela serve à quelque chose. Par exemple, depuis un mois, il est une pièce que je cherche obstinément sans la trouver. En soldes, n'en parlons même pas, pleurons plutôt ensemble voulez-vous bien. La parka Comptoir des cotonniers, aussi originale qu'un single de la Star Academy, mais la parka Comptoir quand même. Présentations.

00:20 Publié dans Mythes modernes | Lien permanent | Commentaires (64) | Tags : comptoir des cotonniers, parka
20 octobre 2008
"Sometimes you can't make it on your own" (U2)
Où ça fait du bien d'être seule à avoir raison ou à habiter dans le XVe, c'est selon
Permettez que je grille aujourd'hui. Pas de clope, je suis trop intelligente, pas de feu, je suis trop fauchée pour m'autoriser une voiture dans Paris, pas de pain, parce que j'ai pas la gueule d'un Moulinex avec ramasse-miettes. Non, aujourd'hui, je grille la politesse. Prem's, que j'ose. D'habitude, je suis toujours la dernière sur le mustave. Vous savez, cette pièce que vous trouvez dans les pages shopping de Elle, puis celles de Glamour, puis sur cette gourgandine aux lèvres glossées rue des Rosiers. Parce que je ne lis pas ces magazines quand ils sortent, je prends le wagon en marche, dans le meilleur des cas. Souvent, je le rate (le wagon). (Un exemple, vous voulez, plutôt que mes métaphores qui ne vous font pas préférer le train, apparemment). (Je m'exécute). Le keffieh Marant donc, il est passé par ici, il n'est pas passé par moi, ou ces fichues saperlipopettes ballerines à brides montantes Chloé, ou le pantalon carotte, ou le foulard léopard (dans ce dernier cas très précis, je le confesse sur le dernier album de Cold War Kids, c'était délibéré de ma part.) Bref, le Prem's, SNCFranchement jamais.
Il en est encore ainsi de la désormais culte chemise à carreaux Sandro. Oui, et je vous l'annonce pour l'avoir vue de mes yeux ce samedi, elle existe maintenant en gris et elle bucheronne la modeuse encore plus. Mais le prix est resté le même, on n'est pas chez Bambi au pays de Pocahontas mais dans le Sentier (lumineux, sur ce coup-là) :



Logiquement, vu que je ne suis pas une flèche, cette pièce n'aurait jamais dû atterrir dans ma penderie. Mais habitant dans le très familial XVe arrondissement, où la plupart des individus de sexe féminin se précipitent davantage chez Okaïdi ohblada et autre Petit Bateau, le Comptoir des Cotonniers affiche toujours complet. Même en cette période de "déferlante fashion bûcheron canadien, moins la barbe". C'est comme cela que ce samedi, outre une grasse matinée, un ménage longtemps envisagé et planifié avant d'être considéré comme aussi urgent que le départ de Laurence Ferrari du 20h, j'en suis venue à me poser cette question hautement philosophique : avec ou sans ceinture ?
Franchement, ne prenez pas le peine de me dire si oui ou non, c'est le ticket gagnant. On n'en est plus là, vous et moi. Pas de chichi, pas de première ni de seconde, rien que de la classe. Que ceux qui m'aiment prennent le (même) train.
PS : une tunique Isabel Marant toute aussi culte ici ...
01:08 Publié dans Mustave | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : comptoir des cotonniers
06 mars 2008
"Dès qu'j'te vois" (Vanessa Paradis)
Il ne lit pas Elle, Femme Actuelle, 20 ans, Jeune et Jolie. Il n'est pas styliste, photographe, encore moins sartorialiste. Le sarouel, le keffieh, la blouse madras et le blazer, il en est vite blasé. Mais il sait écouter, quand une grande fille bougonne à son ordi, devant une énième enchère perdue, il me faut un trench mastic, il me faut un trench mastic. Lui, mon Brun, mon critique d'amour et de mode et depuis peu, mon Trench Doctor.
Dire que le trench sera à la mode cet été, voilà limite un Burberrysme. Le trench ne se démodera jamais, tel l'olive noire sur la pizza aux anchois, ou l'imprimé ringard sur le manteau de Carla. Tant et si bien que dans tous les défilés, catalogues, photoshoots, il réapparaît invariablement, toujours aussi beige et bien coupé. Alors, tandis que chacun cherche son chat et chacune cherche sa parka (courte et sport), moi, je rêve de guinche en trench, sous une tonnelle, avec Fonelle. Un énième tee-shirt blanc tricoté sur ma peau, un jean evasé bleu menthol, de la sandale juste ce qu'il faut de compensé, et Johnny Jane en fond sonore. Jane Birkin était l'égérie automne-hiver de la Redoute, l'Iron d'elle me fera mon printemps. A force de voir ci et là, au gré de cette fashion week, de l'imper et passe, me voilà imper-malléable à merci.


Fallait pas croiser mon chemin, être beige et vaguement ceinturé, ces derniers temps. Mon oeil trenchant n'épargnait rien, mon bras arrachait les malheureux des portants pour les reposer, un peu plus tard, après examen. Sous toutes les coutures.
Chez Gap ...
Et puis une grande boîte, un certain 27 février dernier pour une certaine occasion, venant d'un certain Brun. Note pour plus tard : l'habitus, ça marche même pour obtenir un trench. Bourdieu devait s'en cogner autant que de son premier Poche, mais moi, ça me va.
Il n'y a pas de mystère : "mais pourquoi tu l'as acheté?", que je demande, naïve.
"Parce que dès que je te vois avec, j'ai envie de te l'enlever". Mesdames, cela ne marche pas avec la chemise de bucheron, la tunique de népalaise ou le sarouel, pièces pourtant hautement indispensables cette saison. Le Trench Doctor a sa spécialité. N'allez pas en faire un généraliste.
03:59 Publié dans Mustave | Lien permanent | Commentaires (63) | Tags : trench, mastic, comptoir des cotonniers, burberry, veste